Marie BELORGEY

Marie Belorgey a un parcours qui n’est pas banal. Cette française de 31 est Diplômée de l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs de Paris, section gravure et dessin en 2009. Puis, elle s’inscrit deux ans plus tard à l’université Paris Descartes pour un diplôme d’Art Thérapie qu’elle est en passe d’obtenir.  

 

 

"Grande plaque de métal polie. On s’y voit, si on se penche par dessus, dans un léger brouillard. Mais on n’y voit justement pas très clair à travailler sur un miroir. Je sais que chaque éraflure peut apparaître sous la presse et que le désir d’une image particulière est soumis, surtout en gravure, à de nombreuses déviations, ne serait-ce que parce que le tracé initial s’inverse au tirage et interroge, par conséquent, comme peut le faire un reflet. Mon travail grand format à la pointe sèche commence par la décision de ne pas, au départ, trop désirer, mais d’ausculter ce qui arrive, les premiers traits, caresses ou marques plus profondes. Commencer, surmonter l’inhibition que m’inspire la noblesse du matériau vierge, son évidence. J’imprime au fur et à mesure, même presque rien. Presque rien c’est déjà le gris de l’encre pénétrée dans les infimes griffures issues du polissage, à la fois uniformément réparti sur le papier et nuancé, vivant, charnel ou atmosphérique. Petit à petit cependant les premières directions posées en appellent d’autres, de moins en moins arbitraires sans doute, et le rien se remplit de forces. Quelque chose se dessine, bourgeonne, fuse, un mouvement que l’on peut décider de suivre ou de contrer. La forme (ou l’espace) qui en résulte n’est ni abstraite, ni figurative. Elle est un nœud de possibles. J’ai travaillé ainsi simultanément sur deux grandes plaques de zinc pendant plusieurs années, par périodes, tout en poursuivant d’autres travaux. Ce sont ici deux étapes de cette « exploration » que je présenterai, accompagnées de petits formats réalisés parallèlement, sur le thème des formes de la nature, de leur présence étrange et familière. "